le 22 mars 2010
« Le respect des autres », une fois de plus, nous avons abordé ce thème avec les résidents de l’ESAT de Paray le Monial.
Les résidents peu nombreux ce matin là, (on a regretté l’absence des 17 personnes des Espaces Verts initialement prévus…) ont montré que ce thème ne les laissait pas indifférents.
Les 4 saynètes mettant en scène des situations à priori banales, avec des dialogues de tous les jours, suivies d’un mini débat avec le public a suscité une réflexion intéressante.
Rapidement, des personnes du public se sont levées et sont venues remplacer les personnages en difficulté proposant ainsi des nouvelles solutions pour éviter ou bien alors faire face à l’agression voire l’oppression de l’autre.
1ère scène « T’as pas 1 € ? » sur une fête foraine, un résidant est agressé et se fait voler son portefeuille
David : conseille de ne pas mettre son portefeuille dans la poche arrière de son pantalon et plutôt préférer la « banane »
Dominique : propose de protéger son portefeuille à l’intérieur de son blouson fermé.
Christian : demande à Michèle de jouer le rôle d’une passante. Ainsi, au moment ou il se fait agresser par les voleurs, il lui demande son aide ce qui a pour effet immédiat de faire fuir les agresseurs.
Michèle : cette fois-ci demande à Alain de jouer un forain ; ainsi à l’approche du voleur, elle se réfugie près du forain qui en interpellant le jeune mal intentionné le fait fuir.
Le débat s’ouvre avec le public autour de la nécessité d’être prudent avec son argent, ne pas ouvrir son portefeuille au milieu de la foule.
Prévoir le montant nécessaire avant de partir.
Christian précise qu’il faut prendre le minimum.
Dominique : intervient et face au voleur tente de se défendre en donnant un coup de pied à son agresseur.
Plusieurs personnes dans le public interviennent sur le risque de bagarre, Dominique risque de se faire blesser, ils sont 2 contre elle.
Le constat est fait, que parfois il vaut mieux se laisser voler plutôt que de se faire agresser physiquement, et aller porter plainte après.
Fernando : joue le rôle de la victime et tente d’appeler les flics avec son portable. Michel, essaie de lui arracher des mains.
La scène est arrêtée, les spectateurs pensent qu’il n’est pas très judicieux de provoquer les voleurs en sortant son téléphone, celui-ci intéressant plus encore les agresseurs.
David : propose d’avoir une bombe lacrymogène, d’autres personnes : un couteau voir un révolver.
Pour compléter ces idées, Michèle intervient munie d’un couteau.
Au moment de l’agression, Michèle sort celui-ci mais l’autre Michel (le voleur) en un geste rapide retourne l’arme contre Michèle.
Le constat est fait que cette solution est très risquée.
Elodie : dit que l’on risque de blesser l’autre et au final cela se retourne contre nous.
Le débat se termine sur l’interdiction de porter ces armes sur nous.
A la question que demande systématiquement le voleur en début de scène : « t’es du CAT toi ? »
Dominique : dit « c’est pas écrit sur notre figure qu’on est du CAT ! »
Pour conclure cette 1ère scène, je fais le point sur les solutions qui semblent marcher et les autres solutions qui sont plus risquées.
2ème scène : « t’as vu comme c’est sale ! », deux personnes partagent un appartement, une des 2 personne ne respecte pas le contrat.
Michèle : propose à Michel qui regarde son match à la TV, de redéfinir les tâches de chacun, mais Michel ne veut rien entendre.
Dominique : lui enlève la TV, Michel s’énerve et ne veut toujours pas faire le ménage.
Elle appelle alors Noël qui joue l’éducateur, celui-ci intervient donc près de Michel qui accepte rapidement de faire le ménage. Il sait qu’il risque de retourner au foyer.
Michèle : propose de prendre une femme de ménage, mais ça coûte cher…
3ème scène : « a qui le tour ? », deux personnes partagent un repas, c’est toujours le même qui se lève pour remplir le pichet à eau…
Dominique et David proposent de se servir de l’eau juste pour eux.
Michèle : elle dit à Dominique qu’elle préfère aller manger ailleurs.
Dominique : tente de sortir Dominique de sa chaise pour qu’elle aille chercher de l’eau mais en vain.
Elle fait alors appel à un moniteur qui la convainc de changer d’attitude.
4ème scène : « tu pourrais dire pardon ! », à la fin d’un repas, une personne bouscule une autre qui est en train de débarrasser la table…
Michèle : dit qu’il faut marquer l’incident dans le cahier d’observatoire de la violence qui est repris en groupe où on en reparle.
Dominique : propose de s’expliquer avec Michel et René à leur retour dans l’intention de leur demander de s’excuser.
Bilan de la matinée à travers quelques impressions des participant(e)s
C’était bien parce que c’était vrai
On a appris des choses
Il faut savoir s’excuser et pardonner quelque fois
Pour certaines personnes, c’était leur 1ère expérience de théâtre et ils ont bien aimé
Ça ressemble bien à ce que l’on vit tous les jours
Le résultat est plutôt concluant, chacun a pu donner son avis et parler de son vécu.
Les principes d'écoute et de respect une fois de plus ont primé dans un esprit de convivialité et de solidarité.
Ensemble, une fois de plus, nous avons fait évoluer notre réflexion sur le respect de l’autre.